Noël aux Philippines

Les fêtes de  Noël aux Philippines ont une saveur particulière. Dans ce pays, où 90% de la population est catholique, Noël est la plus belle fête de l’année. Les célébrations sont un mélange de traditions qui datent de l’époque de l’occupation espagnole ou de la tutelle américaine et qui ont été « philippinisés » par toutes les coutumes locales.

Les célébrations de Noël

décorations de Noël à MaasinLes fêtes de Noël commencent dès la mi-décembre. Vers le 16 du même mois, dans la nuit sous les coups de 3 ou 4 heures du matin, des silhouettes déambulent dans les rues, des gens heureux et joyeux,  frigorifiés, emmitouflés, tête couverte pour la plupart, car la nuit peut être froide,  se dirigent vers les églises pour assister à une série de neuf messes.

9 messes

Les églises se remplissent pour la Messe de l’Aurore. L’office commence à 4 ou 5 heures du matin et se termine sous les coups de 6 ou 7 heures. A l’issue des neuf messes, du 16 au 24, les fidèles peuvent adresser leurs vœux à Dieu, mais au préalable il est nécessaire d’être présent aux 9 messes. Toutefois, les Philippins étant un peuple pragmatique, ils ont instauré une messe bonus (Misa Aguinaldo) qui vaut les neuf.

La famille est très importante aux Philippines et ceci est encore plus vrai à l’occasion de Noël. Le 24 au soir, les rues se vident, tout le monde se retrouve en famille. La messe de Noël, missa gallo, est une institution et les églises sont pleines à craquer, tous les habitants sur leur trente et un, Tout un rituel s’est développé à propos de cette misa  gallo, notamment celle de la tradition du panunuluyan. Elle fait référence à la recherche de l’auberge par Saint Joseph et Marie. Les couples symbolisant la Vierge Marie et Saint Joseph, s’en vont frapper aux portes des maisons, demandant aux occupants de les héberger. Mais ils font face systématiquement aux refus des uns et des autres. La recherche d’un lieu pour la naissance de Jésus se termine, quand le couple se rend à l’église, un peu  avant que la messe ne commence.
Lors de l’office, le couple représentant Marie et saint Joseph avec des enfants défilent vers la crèche. Aussitôt que Marie dépose la statuette de l’enfant Jésus dans le berceau, l’assemblée des fidèles entonne le Gloria.
A la fin de la messe, certaines paroisses offrent le painit une collation offerte par le parrain de la messe, avec des produits typiques de Noël : des gâteaux de riz et noix de coco cuits au feu de bois, arrosés de café, de thé au gingembre ou de chocolat.
Après la messe, les Philippins entament le réveillon. Le repas appelé la noche buena, comprend : du jambon de bola (petit jambon blanc enrobé de miel), du poulet grillé, du porc rôti, du fromage, des brochettes, du riz sous différentes  cuissons, des pâtisseries, des friandises et des boissons locales ou importées.

Le jour de Noël

sapin et étoile de NoëlAu matin du 25 décembre, les Philippins rendent visite à leur famille, rendent hommage à leurs aînés et se font bénir par eux. Puis, s’ensuit un déjeuner de Noël, le menu dépendant des finances de chacun. Après le déjeuner, certaines familles déballent leurs cadeaux.
Quant aux enfants, ils iront visiter leurs parrains et marraines pour recevoir leurs cadeaux,  des bonbons et de l’argent.

Le soir du 25 décembre, les familles se reposent, boivent, jouent ou chantent, certaines peuvent opter pour un dîner, d’autres se remettent des festivités, mais pour autant Noël n’est pas terminé.

Encore des fêtes après le 25 décembre !

Le 28 décembre, les Philippins fêtent les Saints Innocents. Chez eux, cette fête est comparable à notre 1er avril, ils se font des farces. Les créanciers sont prévenus de ne jamais faire de prêt ce jour, car ils ne seront jamais honorés, ils seront les dindons de la farce.

Puis, c’est au tour de la Saint Sylvestre, le jour où les adultes s’échangent leurs cadeaux. Les Philippins réveillonnent, un festin de minuit, qui symbolise leurs espoirs de prospérité  pour l’année à venir.

Et enfin, avec l’arrivée des Rois Mages, Noël se termine  lors de l’Epiphanie le 6 janvier.

Les décorations, la crèche, le sapin

étoile de NoëlDes décorations de Noël toutes plus originales les unes que les autres.

Aux Philippines, on ne prend pas la décoration de Noël à la légère, on fait preuve d’imagination et de beaucoup d’originalité.
Les rues sont décorées par des lanternes en forme d’étoiles, qui représentent la lumière de Bethléhem et sont faites avec des armatures en bambous.
Les crêches (qui s’appellent Belen aux Philippines) se trouvent un peu partout (même sur les plages devant les cocotiers), ce sont des vraies petites œuvres d’art pleines d’originalité.

sapin de NoëlLe sapin de Noël est également une tradition très implantée aux Philippines. Impossible de trouver un sapin dans ce pays, mais les Philippins ne se laissent pas décourager par un si petit détail et en profitent pour redoubler d’imagination : on créée des sapins avec tous les matériaux de récupération possibles et imaginables.

 

Ci-dessus : Étoiles confectionnées par les différents quartiers de Maasin. Avec des objets récupérés et des éléments de décoration traditionnels.

Joyeux Noël à tous les Philippins !

 

Les Philippins et leur culture

La première valeur des Philippins, sans aucun doute, est le kapwa (du tagalog), le sentiment d’appartenance, d’unité, de fraternité, valeur essentielle à la construction de la personne et à la stabilité de la société. Le kapwa se réfère à la communauté : il ne faut pas faire les choses seul. Cette aptitude s’est notamment révélée par la vitesse fulgurante à laquelle la population s’est adaptée aux réseaux sociaux : déjà en 2011, 93,9% des Philippins utilisateurs d’internet avaient un compte Facebook, selon un article du Social Times. Le pays occupe la première place des utilisateurs du réseau social.
Cette ferveur démontre un besoin d’appartenance et de reconnaissance, besoin comblé par le recensement de tous ses « amis », à définir comme des personnes avec lesquelles on n’a pas forcément encore créé de liens véritables !

La seconde valeur en importance est le maintien d’une harmonie sociale, motivé par le désir d’être accepté par les autres. Les Philippins essaieront toujours de trouver un consensus afin d’éviter la dispute ou le désaccord.
Selon 1’anthropologiste Leonardo Mercado, l’harmonie est effectivement une valeur essentielle, pas seulement l’harmonie sociale (entre les personnes), mais également avec la nature, la religion.

En outre, de ces deux valeurs principales découlent des valeurs sociales secondaires :

  • l’hospitalité
  • le respect de soi-même et des autres
  • l’appartenance religieuse (majoritairement catholique, mais pas seulement)
  • le besoin d’être entouré.

Ces valeurs impliquent des comportements sociétaux qui diffèrent des nôtres et qu’il est important de saisir afin de mieux communiquer avec les Philippins.

Père Armand Guézingar
Président d’honneur de Pakigangay

Le système scolaire à Maasin

La division scolaire de la ville de Maasin fait partie du système public régional géré par le département d’éducation n°VIII situé à Candahug, Palo, pour la province de Leyte. La division de Maasin est la plus petite de la région en termes d’enfants inscrits parmi les 13 divisions que compte la province.
La division scolaire de Maasin est composée de 4 districts. Chaque district est dirigé par un superviseur, et chaque école du district par un directeur ou un professeur principal. L’ensemble des divisions scolaires de Maasin est contrôlé par un responsable du département d’éducation. Afin de mettre en oeuvre les programmes et projets des écoles, des inspecteurs assistent les différents responsables dans la gestion des écoles.

Les classes

Notre division scolaire comprend des classes de l’école maternelle au niveau 12 (équivalent à la classe de terminale en France) suivant un programme mis en place par le département central d’éducation à Manille.

La scolarité se répartit entre la maternelle – 1 année, l’école primaire – 6 années, le « Junior High School » – 4 années (équivalent au collège) et le « Senior High School » – 2 années (équivalent au lycée), soit un total de 13 ans pour une scolarité complète.

Les enfants qui ne peuvent suivre une scolarité normale dans une école doivent s’inscrire à un système d’éducation alternative (ALS) (système d’éducation, qui s’adresse essentiellement aux enfants de niveau primaire et où l’instruction est donnée par les communautés au niveau des quartiers).

Pour l’année scolaire 2016-2017, les inscriptions pour l’ensemble de la division scolaire de Maasin sont de :

  • Ecole élémentaire : 10 547,
  • Junior High School : 4 823,
  • Senior High School : 261,
  • Système d’éducation alternative : 1 775,

soit un total de 17 406 élèves.

Les enseignants

Les écoles ont des enseignants qualifiés et compétents. Avant de pouvoir accéder à une position permanente d’enseignant, ils doivent obtenir un diplôme universitaire en sciences de l’éducation (formation de 4 ans, avec formation en anglais, mathématiques, biologie, histoire et usage des langues Philippines, physique-chimie, …) pour pouvoir enseigner au collège et lycée, ou un diplôme en éducation élémentaire (formation de 4 ans) pour les écoles primaires. La plupart des enseignants ont également une licence d’enseignant (Licensure Exams for Teachers).

Après avoir obtenu un poste, les enseignants suivent une série de stages et séminaires sur le contenu des cours, mais aussi sur la manière d’enseigner et la gestion des classes. Ces enseignants sont continuellement formés afin de mettre en oeuvre les directives reçues des différentes autorités de l’éducation provinciale et nationale. Une majorité de ces enseignants suivent des formations continues afin d’améliorer leurs compétences et considèrent leur métier d’enseignant comme faisant partie de leur évolution personnelle.
Les principales raisons pour lesquelles les étudiants ne peuvent poursuivre leurs études au « College » (équivalent à une formation supérieure en 2 ans après le bac) ou à l’université, sont essentiellement financières compte-tenu de la pauvreté des parents, ou à l’absence de soutien de la part des parents, puis la distance entre le domicile et le lieu d’enseignement choisi. Parfois les élèves quittent le système scolaire dès le lycée, toujours pour des raisons financières, les élèves devant trouver un emploi afin de subvenir aux besoins de la famille.

Mario Orais
Inspecteur d’académie