Le premier cas de contaminations est apparu à Manille le 30 janvier, soit un mois après le premier cas signalé en Chine le 31 décembre 2019. À ce jour, 7 958 cas confirmés et 530 décès ont été rapportés dans l’archipel.
Les vols reliant les Philippines à la Chine ont été suspendus le 1er février, au lendemain de la découverte du premier cas d’infection respiratoire aiguë causé par le nouveau coronavirus. Le président philippin Rodrigo Duterte décide alors d’interdire l’entrée aux Philippines à tous les Chinois venus de Wuhan, foyer de l’épidémie, ou d’autres villes chinoises touchées par le coronavirus.
Il faudra attendre le 12 avril pour voir décréter les premières mesures de confinement. La quarantaine concerne environ 55 millions de Philippins, soit près de la moitié de la population de l’archipel. Initialement prévu jusqu’au 30 avril, le confinement a été prolongé jusqu’au 15 mai.
Avec un bilan à la hausse, trois fois plus de cas d’infections en avril, la préoccupation majeure concerne notamment le manque de médecins et de personnels soignants.
Selon l’Association des hôpitaux privés aux Philippines, le pays compte 6 médecins pour 10 000 habitants (l’un des taux les plus bas en Asie du Sud-Est) et fait face à une pénurie de 23 000 infirmières qui partent à l’étranger pour un meilleur salaire, notamment aux États-Unis. Pour renforcer les capacités des hôpitaux, le gouvernement a décidé d’interdire aux personnels soignants de quitter le pays à compter du 2 avril.
Tandis que les autorités craignent une surcharge du fragile système de santé, le président Rodrigo Duterte a expliqué aux Philippins le 1er avril qu’il était vital de coopérer dans la lutte contre l’épidémie et de respecter les mesures de confinement. Le chef de l’État, fidèle à son style provocateur a ainsi donné pour consigne à l’armée et à la police de tirer à vue si les mesures de confinement n’étaient pas respectées. Une rhétorique et une incitation à la violence qui ont provoqué un tollé parmi les défenseurs des droits de l’homme.